Etudier l'architecture en Erasmus à Rome…
Mon réveil sonne mais mes yeux refusent tout bonnement de s’ouvrir. Mon éducation Letellienne me hurle de me lever aussitôt (de courir sous la douche, d’avaler mon petit déjeuner et tout ça dans un temps record pour arriver avec cinq minutes d’avance en cours et avoir le temps de sortir mes affaires avant qu’il ne commence) mais mon cerveau, reformaté après quatre mois de vie à Rome, reprend le dessus. A quoi bon ? Je commence à ouvrir un œil alors que la sonnerie retentie pour la cinquième fois et tend une oreille… Quelqu’un dans la salle de bain ? Oui, pas la peine de se lever tout de suite je me rendors pour cinq minutes…ou dix.
Non, je ne suis pas devenue flemmarde. J’ai juste appris à suivre le rythme romain… (Bon ok ça revient au même, je suis devenue flemmarde !) Mon emploi du temps indique un cours de « restauro archeologico » commençant à 8h30. Première grosse divergence avec mes habitudes parisiennes, les emplois du temps ne fonctionnent pas de la même manière. Il faut le savoir. L’heure inscrite n’est pas celle du début du cours mais une indication quant à une heure, potentielle, à laquelle on pourrait sortir de son lit et commencer à penser à aller en cours. Imaginer qu’un cours puisse commencer alors que les cafés commencent à peine à ouvrir est totalement déraisonnable.
D’autres avantages, en plus de celui de commencer à travailler tard, viennent s’ajouter à la vie de tous les jours, lorsqu’on bénéficie du statut d’Erasmus. La phrase « Sono Erasmus » (dont la traduction littérale serait "Je suis Erasme", soit dit en passant) peut sauver n’importe qu’elle situation universitaire. Les profs sont sympas car pensent qu’on ne comprend rien et les étudiants admiratifs (surtout lorsqu’on peut dire que l’on vient « di Parigi », cf. dernier post de Titou) sont toujours prêt à nous donner un coup de main. De plus, être Erasmus signifie « entrées gratuites » dans de nombreuses soirées et dans la plupart des musées. Que demander de plus ?
Après quatre mois, j’ai réussi à cerner plus ou moins la manière de travailler des étudiants en architecture romains. Je vous fais donc partager une journée « type » de projet….
LET’S PROJECT …
8h30 : heure inscrite sur l’emploi du temps, on commence à ouvrir un œil…
9h00 : on se traine dans la cuisine ou le petit déjeuner nous attend (attention aux clichés, l’étudiant romain, même de 38 ans, vit encore chez ses parents, certes, mais c’est par gentillesse et attention pour sa mère qui a du mal à accepter la séparation.)
9h30 à 10h30 : douche et brushing (il est inimaginable d’arriver en cours mal coiffé)
11h à 11h20 : café au bar avec ses potes
11h20 à 12h : pause clopes
12h : allumage du pc et d’Autocad
12h à 12h30 : débat plus ou moins sur le thème du projet ponctué de pauses clopes
12h30 à 13h : débat sur l’endroit où on va déjeuner ponctué de pauses clopes
13h à 14h : pause déjeuné
14h à 14h30 : pause café
14h30 à 15h : pause clopes
15h : reprise du « travail »
15h à 19h : travail ponctué de pauses clopes et de grands débats
19h à 19h30 : achat des pizzas et du vin et retours à l’école avec le pique-nique
19h30 à 22h : dégustation dans la salle de projet
22h à 23h : rangement des pc ponctué de pauses clopes
23h à 01h : dernier verre avant la séparation ponctué de pauses clopes
Tout ça, en marchant "à la romaine". En France, on appellerait ça déambuler lentement, à la limite de la stagnation.
Vous pensez que le retour sera dur ? Ici, ce n’est pas encore d’actualité…